Combien d'usagers dans les trams de Bernex, de Saint-Genis, de Saint-Julien, de Ferney, d'Annemasse? Combien de voyageurs dans le CEVA entre Versoix et Annemasse ou entre Reignier* et Cointrin? La question paraît basique. Avant d'investir des milliards dans les infrastructures de la mobilité douce, on s'attendrait que les autorités puissent y répondre.
On ne leur demande pas une précision d'horloger, mais un ordre de grandeur tout de même qui permet de réduire au minimum les coûts de fonctionnement à la charge des contribuables et d'ajuster au besoin le tracé de ces infrastructures. Bref un modèle un tant soit peu représentatif de la région franco-valdo-genevoise capable de jeter un peu de lumière dans la boîte noire des quelques millions de va et vient des quidams que nous sommes.
La preuve a été donnée la semaine dernière qu'un tel instrument n'existe pas. Pas encore. Et que donc seul le pifomètre des experts justifie jusqu'alors la charpente rail du projet d'agglo franco-valdo-genevois, dont la pièce maîtresse est le bien connu CEVA-1912, lequel ne relie pas Cointrin, espace d'échange multimodal du XXIe siècle, mais Cornavin, gare urbaine construite en 1858 et devenue inaccessible en voiture, à Annemasse, gare tout autant inaccessible aux véhicules.
Le Conseil d'Etat a annoncé dans son point de presse estival qu'il a "adopté une charte élaborée avec ses partenaires suisses et français, qui doit permettre d'assurer le fonctionnement et le développement du modèle multimodal transfrontalier des déplacements dans l'agglomération franco-valdo-genevoise pour les trois prochaines années."
La mise en service de ce nouvel outil aura lieu cet automne.